Abdoulaye Yerodia n’est plus

Le sénateur Abdoulaye Yerodia Ndombasi est décédé, mardi 19 février, à Kinshasa, selon des sources familiales.

L’ancien vice-président de la RDC est mort à l’âge de 86 ans à la suite d’une maladie. Au terme des accords de Sun City, M. Yerodia fut désigné comme l’un des quatre vice-présidents, fonction qu’il exerça entre 2003 et 2006. Il fut choisi pour le compte du parti de l’ancien président Joseph Kabila, le PPRD. Les trois autres vice-présidents furent Jean-Pierre Bemba du MLC, Azarias Ruberwa du RCD et Arthur Zahidi Ngoma de l’opposition non armée. Yerodia Abdoulaye Ndombasi fut l’un des plus proches soutiens de Laurent-Désiré Kabila depuis la lutte pour l’indépendance à l’époque de Patrice Lumumba, au tout début des années 1960, durant la révolution de 1964-65 avec Che Guyevara, jusqu’à l’arrivée au pouvoir à Kinshasa en 1997 après avoir défait Mobutu. Il fut aussi ministre des Affaires Etrangères et de l’Education nationale entre 1998 et 2002, sous Kabila le père. Il a ensuite été élu senateur au Kongo-Central lors des élections organisées en 2007. Le 11 avril 2 000, Yerodia Abdoulaye Ndombasi a été frappé par un mandat d’arrêt international, lancé par le juge d’instruction belge Damien Vandermeersch. Il était alors chef de la diplomatie congolaise. Il avait été reproché d’avoir tenu en 1998 des propos d’incitation à la haine raciale. En effet, il appelait les Congolais à « l’auto-défense », les encourageant à exterminer les populations congolaises et étrangères désignées comme agresseurs ou soutiens « infiltrés » des agresseurs. Mais un ordre d’annulation du mandat d’arrêt sera émis le 14 février 2 002 en raison d’une décision de la Cour internationale de justice qui estimait qu’en tant que ministre des Affaires étrangères en exercice, Yerodia ne pouvait être poursuivi par les tribunaux d’un pays tiers, peut-on lire dans Wikipédia.

Parcours de maquisard

Psychiatre et philosophe, formé en France, Abdoulaye Yerodia Ndombasi a alors déjà derrière lui un long passé de luttes révolutionnaires. Soutien déclaré de Patrice Lumumba au début des années 1960, il se rangera par la suite derrière Pierre Mulele, qui sera torturé et exécuté en 1968 par le régime de Mobutu Sese Seko.

Son activisme révolutionnaire le conduira tout naturellement à Alger, où il rencontrera Ernesto Che Guevara, en 1964, et se verra confier la tête d’un « conseil suprême de la révolution » en RDC.

Liens inoxydables avec le clan Kabila

Albert Mukulubundu, qui fut conseiller politique et chargé de mission de Ndombasi, dépeint pour sa part un homme ‘‘qui était vu comme le continuateur des œuvres et de l’idéologie du Mzee’’ et qui a ‘‘su résister aux sirènes de certains pays étrangers qui voulaient l’utiliser contre Joseph Kabila’’. Preuve de ces liens inoxydables entre Abdoulaye Yerodia Ndombasi et la famille Kabila, outre son épouse et quelques membres de sa famille, seuls Joseph Kabila, son fils Zoé et sa sœur jumelle Jaynet – qui considéraient le défunt comme leur « propre père », selon des proches -, pouvaient lui rendre visite lors de ses derniers jours à l’hôpital.

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