Coupe du monde 2018 : de Asensio à Golovin, les sept jeunes qui vont se faire un nom

Comme tous les quatre ans, le Mondial en Russie devrait voir émerger des footballeurs inconnus du grand public. Guedes, Harit, Pavon… Voici nos paris.

 

Chaque Coupe du monde est l’occasion de voir éclore le talent d’un jeune joueur sur la plus grande scène footballistique qui soit. Pour ceux d’entre nous qui sont constamment immergés dans les championnats, les transferts et les ligues de fantasy football, le joueur en question n’est pas vraiment un inconnu. Pour le (très) grand public qui ne s’intéresse au football que tous les quatre ans, il l’est. La Coupe du monde 2014 fut, par exemple, le catalyseur des carrières de James Rodriguez (meilleur buteur) et Paul Pogba (meilleur jeune). On prend les paris qu’un, ou plusieurs, de ces joueurs prendront leur place cette année.

Marco Asensio (22 ans, Espagne)

L’Espagnol est la définition même du « golden boy », le jeune joueur au potentiel en or que l’on couve en sachant, qu’un jour, il explosera. Au Real Madrid, il impressionne depuis deux ans, tout en courses assurées balle au pied, maturité de jeu et frappes invraisemblables du gauche. Il n’y est pas encore titulaire indiscutable, mais ça aussi, ça ne saurait tarder. Sa clause libératoire pour 500 millions d’euros (soit 2,5 Neymar) en témoigne. Les attentes sur Asensio ont toujours été immenses, mais il arrive quand même systématiquement à les dépasser. C’est le seul joueur de l’histoire à avoir marqué pour sa première apparition en Liga, en Ligue des champions, en Supercoupe d’Espagne, en Coupe du roi et en Mondial des clubs. Certes, cette statistique ne veut rien dire, mais le corollaire de ces performances est une robuste confiance en soi. Lorsqu’on lui demande, justement, qui sera la révélation de la compétition, il répond : « Je vais dire moi. »

Hirving Lozano (22 ans, Mexique)

Depuis 1994, le Mexique est chaque fois présent en Coupe du monde, et se fait à chaque fois sortir en huitièmes de finale. L’inévitabilité de cette élimination est si intégrée dans l’inconscient collectif mexicain qu’elle est à l’origine d’une malédiction quadri annuelle, « la malédiction du cinquième match ». Lozano pourrait bien être celui qui la brisera. Petit ailier très rapide et agile, c’est une sorte d’Arjen Robben inversé, un droitier qui joue sur l’aile gauche et repique au centre en laissant une traînée de défenseurs désorientés derrière lui. Il a bouclé sa première saison au PSV Eindhoven avec une solide ligne de stats (17 buts, 8 passes décisives). Une adaptation parfaite au style européen qui lui permet d’arriver à sa première Coupe du monde en confiance totale et, par association, son équipe aussi. En cas d’explosion médiatique, il ne restera plus qu’à lui souhaiter une meilleure gestion de carrière que son homonyme Ladislas.

Gonçalo Guedes (21 ans, Portugal)

Il fait partie de cette nouvelle génération d’internationaux portugais – avec Gelson Martins, Andre Silva et Bernardo Silva – en train de prendre la relève des anciens – Cristiano Ronaldo, Joao Moutinho et le roi de l’extérieure du droit, Ricardo Quaresma. Guedes allie l’explosivité et la qualité de passe indispensable sur l’aile à la finition et la solidité d’un renard des surfaces. Une combinaison létale pour celui qui défend sur lui. Le FC Valence, qui a rebondi vers le haut du classement de Liga cette année, peut se féliciter d’avoir obtenu le prêt de l’ailier du PSG, auteur d’un automne tonitruant (27 matchs, 5 buts, 9 passes décisives en fin de saison). Le club parisien souhaite plus que quiconque une Coupe du monde de feu à Guedes, pour faire grimper encore le prix du joueur, acheté 30 millions d’euros en 2017. Et le revendre sitôt la compétition terminée, fair-play financier oblige. 

Amine Harit (20 ans, Maroc)

De la CFA du FC Nantes à la gloire planétaire en deux ans… telle pourrait bien être la trajectoire du Marocain. Il se révèle d’abord chez les Bleuets et remporte l’Euro U19 avec la génération Augustin-Mbappé, ne sort pas du banc nantais après une sortie nocturne avant un match, s’éclipse discrètement en Allemagne pour y faire une saison pleine avec Schalke 04 et être élu meilleur jeune de Bundesliga (31 matchs, 3 buts, 7 passes décisives). Sans oublier ses débuts avec la sélection marocaine qu’il a préférée à la France. La dernière étape devrait logiquement être une campagne réussie avec l’équipe marocaine, qui ira aussi loin que son jeune meneur pourra la porter.

 

Cristian Pavon (22 ans, Argentine)

Quand on visualise l’attaque argentine, on voit, au centre, Lionel Messi, et un groupe de tueurs autour : Gonzalo Higuain, Sergio Agüero, Paulo Dybala ou Angel Di Maria. On pourrait croire que face à cette concurrence, le jeune Pavon n’irait en Russie que pour crier le banc et prendre des notes. Mais sa saison de feu avec Boca Juniors (champion d’Argentine, 7 buts et 20 passes décisives) lui a valu une place dans les 23, ses automatismes avec Messi lui ont donné du temps de jeu en amical et la récente blessure de Manuel Lanzini lui offre presque une place dans le onze titulaire, au moins l’assurance d’un temps de jeu.

 

Aleksandr Golovin (22 ans, Russie)

La Sbornaïa est terne pour cette Coupe du monde sur ses terres. Une des rares étincelles est son jeune milieu créateur : sorties de balle impeccables, passes en profondeurs dosées comme il faut et, de temps en temps, un coup franc dément dans la lucarne. Déjà très expérimenté malgré son jeune âge (un Euro des moins de 17 ans en 2013, une finale de l’Euro des moins de 19 ans en 2015), Golovin est le point d’ancrage de son équipe, la courroie qui assure la transition entre les phases défensives et offensives. C’est un joueur qui excelle dans les deux et c’est logique : ses idoles de jeunesse sont Zinédine Zidane et le costaud milieu russe Alexey Smertin, dont la carrière l’a amené de Sibérie, terre natale de Golovin, jusqu’à Chelsea en passant par Bordeaux.

 

Alireza Jahanbakhsh (24 ans, Iran)

Avec les Néerlandais de l’AZ Alkmaar, Jahanbakhsh est passé à une autre dimension cette saison : habituellement passeur décisif, il s’est mué en machine à marquer, ajoutant 21 buts à ses habituelles 12 passes décisives. Aussi habile sur l’aile droite que sur la gauche (facile, quand on est aussi bon de chaque pied), l’Iranien a plus de mal à briller en équipe nationale. En Russie, il sera très bien entouré avec une génération qui arrive en Coupe du monde en pleine maturité. Au Brésil, l’entraîneur portugais Carlos Queiroz n’avait donné que 49 minutes au joueur. Quatre ans plus tard, le même Queiroz compte plus que jamais sur lui pour aider l’Iran à atteindre pour la première fois les huitièmes de finale.

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