Célestin Tunda pour une révolution de la justice congolaise

Gagnera-t-il son pari ? Prenant officiellement ses fonctions lundi 09 septembre, le Vice-premier ministre en charge de la Justice Célestin Tunda promet de relever le défi de révolutionner la justice congolaise. Le nouveau garde des sceaux livre les grands axes de son action à la tête de la justice congolaise.

Partant de votre appréhension, quels sont les principaux dysfonctionnements qui vous semblent prioritaires dans le système judiciaire congolais pour le bien-être de la population ?

Comme vous le supposez, les défis sont énormes, on ne va pas les énumérer tous. C’est qu’il faut souligner, c’est que la justice connait quelques problèmes liés au fait que tout le monde pleure, les congolais eux-mêmes pleurent. Ces derniers estiment que le service qui devait servir de bouclier ne marche pas bien. La communauté internationale, les investisseurs pouvant apporter des capitaux s’abstiennent faute de sécurité judiciaire. Ce défi, il faut le relever. Et courageusement, il faut apporter des solutions.

Dans son discours lançant le programme de 100 jours, le Chef de l’Etat a annoncé qu’il veillerait à ce que la justice  soit administrée par des hommes intègres aux valeurs morales irréprochables afin de lutter contre la corruption. Comment comptez-vous vous y prendre ?

C’est un grand chantier. Même dans la Bible, il est stipulé que seule la justice élève une nation. Si la justice va mal, c’est la nation toute entière qui va croupir dans la boue. Donc, non seulement, nous devons avoir des professionnels mais aussi et surtout des hommes d’une moralité sans tâche parce que nous devons arriver à des résultats. Comment voulez-vous que dans un pays, les voleurs, les détourneurs, les fraudeurs sont acclamés partout où ils passent. Parce qu’ils ont amassé de l’argent, des bijoux dans leur corps. On les appelle  ‘’ preso’’ (président). C’est l’inversion des valeurs. Alors que leur place se trouve en prison et non à la cité. Par conséquent, nous devons les aider à rejoindre le lieu où ils doivent être. Les personnes honnêtes parfois arrêtées arbitrairement, nous devons les réhabiliter et les remettre dans leurs familles respectives. En fait, c’est une véritable révolution qui devait intervenir

Dans le passé, les acteurs politiques et plus spécialement ceux de la Majorité ont été accusés d’user de leur influence envers les magistrats pour dire le droit. Comment comptez-vous-y remédier ?

Nous allons nous regarder droit dans les yeux, face à face, établir un diagnostic pour dégager les failles et les perspectives. Je peux assurer les magistrats que je vais me battre pour restaurer leur dignité et même les inspecteurs judiciaires qui sont tombés très bas.

Beaucoup de magistrats ne veulent pas rejoindre leur lieu d’affectation en province où il y a manque criant de juges. Quelles pistes de solution à ce problème ?

Nous allons prendre des mesures incitatives. Nous devons être humains : on ne peut envoyer un magistrat pour aller dire le droit dans un endroit où il va mourir. Ces mesures feront que les gens fuiront Kinshasa d’eux-mêmes.

Des cas de détention prolongée. Qu’en dites-vous ?

Vous avez raison. Avant de devenir prolongées, elles sont peut-être arbitraires. Le Président Félix Tshisekedi a déjà exigé qu’il n’y ait plus de cachots irréguliers. Au niveau des juridictions de jugement, on observe même des pratiques inadmissibles de la part des avocats : des recours intempestifs. Chez les greffiers, les huissiers ; il y a à boire et à manger.

Comme je vous l’ai dit, tout le monde pleure. Moi, j’ai maintenant le mouchoir pour sécher les larmes. Le travail que nous sommes sensé faire ensemble, c’est de dégager la justice de toutes les antivaleurs.

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