Examen du budget 2020 : Sylvestre Ilunga face aux députés

Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba sera mercredi 20 novembre devant la représentation nationale pour répondre aux préoccupations des élus quant au budget exercice 2020.

Plusieurs députés se son succédé à la représentation nationale pour soumettre les préoccupations relatives au budget 2020. Pour Alphonse NgoyKasandji, la aucun effort n’est fourni pour réduire les disparités en ce qui concerne la rétrocession vers les Entités Territoriales Décentralisées (ETD), la budgétisation des recettes générées par le go pass. A ce propos,  l’élue qui a soulevé ce problème voudrait savoir les mécanismes légaux et institutionnels par lesquels sont intégrés les recettes du go pass.

De son côté, Jeanine Mabunda a rappelé la nécessité d’enrichir ce projet de loi en s’assurant que les besoins de la population seront pris en compte. Elle invite la population à sauvegarder la cohésion nationale

Un budget de 10 USD milliards

Le projet de loi de finances de l’exercice 2020 est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, à hauteur de 16.895,8 milliards de FC, soit un taux d’accroissement de 63,2% par rapport à l’enveloppe de 10.352,3 milliards de FC fixés dans la Loi de finances de l’exercice 2019. Il a été présenté et soumis par le Premier ministre, Ilunga Ilunkamba ce lundi 18 novembre 2019 devant les élus nationaux, quelques jours après l’avoir déposé. La mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire, la couverture santé universelle et le démarrage de la construction du Port en eau profonde de Banana figurent parmi les principales innovations qu’apporte ce projet de budget. Il reprend, en effet, une série d’actions et de réformes à entreprendre en vue de permettre à la RDC de poursuivre sa marche vers le développement, la modernisation et la réduction de la pauvreté et des inégalités, souligne le chef du Gouvernement qui s’est fait accompagner des membres de l’exécutif national.

‘’Ce Projet prend également en compte les préoccupations pertinentes soulevées lors du débat ouvert à la suite de mon discours-programme‘’, a précisé Sylvestre Ilunga à qui il a été accordé 48 heures pour revenir répondre aux différentes préoccupations et suggestions émises par les députés nationaux.

Cependant, pour le Premier ministre, la hauteur de ce budget renvoie à l’interrogation collective et paradoxale de savoir pourquoi et comment un pays aussi grand, aussi peuplé comme la RD. Congo, avec un potentiel économique aussi extraordinaire et des ressources naturelles inégalables, est-il classé parmi les pays disposant d’un budget des plus faibles au monde ?

‘’Notre système fiscal fonctionne-t-il encore efficacement ? Les recettes perçues par les agents des régies financières et des services d’assiette atterrissent-elles en totalité dans la caisse de l’Etat ? Ceux qui détournent l’argent de l’Etat sont-ils réellement sanctionnés ?‘’, s’est-il interrogé, poussant chacun à une interpellation devant conduire à prendre des mesures fortes destinées à éradiquer toutes ces antivaleurs.

Rigueur dans la gestion

Pour lui, le temps est effectivement venu de prendre le courage pour faire bouger les lignes, car tous les congolais, sans exception, s’attendent à une véritable révolution, à la fois économique et sociale.

Une révolution qui passe absolument par la mise en œuvre des réformes dans un patriotisme d’action, la moralisation de la vie politique et économique ainsi que la gestion plus saine et plus rigoureuse des finances publiques.

‘’Votre Gouvernement s’engage à poursuivre jusque dans leurs derniers retranchements, tous ceux qui s’adonnent au détournement des deniers publics, au coulage des recettes, à la corruption ainsi qu’aux autres pratiques illégales, privant ainsi l’Etat de ses moyens d’action en faveur du plus grand nombre‘’, assure Ilunga Ilunkamba.

Et s’il le faut, dit-il, puisque le mal est profond, rien ne nous empêchera d’envisager la multiplication d’enquêtes déclenchées à partir des signes extérieurs d’enrichissement rapide et illicite. ‘’Ceci concerne également et en premier lieu les membres du Gouvernement, ainsi que tous les autres responsables de l’Etat‘’.

Ainsi, a-t-il invité les élus nationaux ainsi les membres du gouvernement dont il fait partie à œuvrer ensemble pour qu’à travers cet instrument déterminant de gouvernance qu’est la loi de finances, soit perçue notre volonté commune de porter à-bras-le-corps les légitimes attentes de notre peuple. ‘’Ce projet de loi se veut être la traduction de notre volonté de modernisation et de rationalisation progressive de notre mode de fonctionnement budgétaire‘’.

Recettes en chiffres

En chiffres, les recettes du budget général comprennent les recettes internes de 13.205,8 milliards de FC et les recettes extérieures de 2.378,9 milliards de FC, représentant respectivement 84,7% et 15,3% du budget général.

Les recettes internes renseignent un taux d’accroissement de 56,4% par rapport à leur niveau de l’exercice 2019, et sont constituées des recettes courantes d’un import de 13.025,8 milliards de FC et des recettes exceptionnelles de 180 milliards de FC.

Les recettes courantes reposent sur l’hypothèse d’une pression fiscale de 13,3%, pourcentage en deçà de la moyenne régionale de 15,4%.

En sus des recettes courantes, les recettes internes comprennent également des recettes exceptionnelles de 180 milliards de FC, se rapportant à l’émission des bons du Trésor au cours de l’exercice 2020.

Quant aux recettes extérieures, elles se chiffrent à 2.378,9 milliards de FC

Elles sont constituées des recettes d’appuis budgétaires de 843,7 milliards de FC, attendues essentiellement de la Banque Mondiale, et celles de financement des investissements de 1.535,3 milliards de FC promis par les différents partenaires bi et multilatéraux de la RDC.

Il sied de noter que les recettes d’appuis budgétaires sont destinées essentiellement au financement de la gratuité scolaire, de la couverture santé universelle et des infrastructures.

 

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