Grogne et déshonneur : Plus de 500 députés à l’ouverture de la session extraordinaire

La troisième législature ne finit pas de nous offrir un spectacle hors du commun. Tenez, plus de 500 députés ont assisté à la cérémonie d’ouverture de la session extraordinaire lundi 19 août au Palais du Peuple.

Et pour cause, plusieurs députés invalidés tiennent mordicus à siéger (31 au total).  Il s’agit entre autres de Louis d’Or Balekelayi, de Jean-Marie Kabengela, de Prince Mundenga,…

Louis d’Or Balekelayi : ‘’ Dieu est fidèle’’

Louis d’Or Balekelayi l’un de ses députés invalidés de la circonscription de Mont Amba à Kinshasa est revenu sur cette journée atypique. “J’ai un Dieu vrai. Ce lundi 19 août, j’ai été à l’ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Une liste de députés nationaux a été remise à la police pour les empêcher d’entrer à l’hémicycle et mon nom était le premier sur la liste je ne sais pas pourquoi. Mais à mon arrivée, les policiers à la porte se sont levés pour me rendre les honneurs” a-t-il dit. “Quand leur chef est venu, il a demandé est ce que l’honorable Louis d’or Balekelayi est entré ? Ils ont oui mais on ne sait pas pourquoi on était distrait. 
On va le chercher dans la salle. Les policiers sont venus dans la salle pour me demander de sortir.
J’ai refusé et j’ai continué la cérémonie jusqu’à la fin.
Après la clôture, je suis allé vers les policiers qui voulaient m’arrêter en leur disant me voici. Encore une fois, ils m’ont rendu les hommages et je suis allé parler à la presse. Seulement parce que je défends le respect de la Constitution ? Leçon : Dieu est fidèle. La justice élève une nation. Nous avons confiance au Chef de l’État qui incarne l’Etat de droit. Clin d’œil à JKK pour l’alternance. Nakeyi
“, a-t-il confié à la presse. Maître Jean-Marie Kabengela livre la manière dont ils comptent valider leurs mandats. Pour y parvenir, ces derniers vont amener les arrêts antérieurs rendus en vertu de la Constitution.  Prince Mundenga, candidat malheureux aux élections législatives du 30 décembre 2018, dans la circonscription de Goma, continue de rêver lui aussi à siéger à l’Hémicycle comme député national, bien que n’ayant pas été élu, mais aussi, invalidé par la toute dernière décision de la Cour constitutionnelle, liée aux erreurs matérielles.

Le petit scénario

La scène se passe à Goma. Le dimanche 18 août 2019 à l’aéroport internationale de Goma, alors que les vrais élus nationaux se précipitaient d’aller à Kinshasa pour répondre à l’appel du Bureau de l’Assemblée nationale convoquant la session extraordinaire, le candidat malheureux Prince Mundenga continue à monter des scénarios pour faire croire à la population qu’il a été discriminé lors des votes. Or en réalité, même sur la liste de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’homme n’a pas été élu député national. Un habitant de Goma qui a assisté au scénario, a exprimé sa désolation sur le comportement de ce compatriote. « En tout cas, cette situation commence à faire étonner beaucoup de Gomatraciens. Il y a même ceux-là qui parlent d’une allure sorcière. Tout Goma sait que Mundenga a échoué aux élections. Pourquoi doit-il réunir les journalistes à l’aéroport pour monter ce scénario?  Manque-t-il vraiment autre chose à faire? », s’interroge cet habitant de Goma.

 

Les dessous des cartes   

                         

Il est vrai que les personnes vivant avec handicap ont droit de participer à la gestion de la chose publique, lorsque ces dernières le méritent bien sûr. Certaines sources renseignent que Prince Mundenga avait déjà, avant les élections du 30 décembre dernier, des assurances de certaines personnalités du pays qu’il allait être voté pour parler au nom des personnes vivant avec handicap. Malheureusement, la réalité du terrain a été toute autre lors des votes. Sur une centaine de candidats députés à Goma, il s’est aligné parmi les nonantièmes, trop loin de 5 premiers. Situation qu’il ne veut pas accepter. Après avoir été validé par la première décision de la Cour constitutionnelle, par erreur matérielle, Prince Mundenga refuse de cautionner son invalidation par la même Cour qui a estimé que sa première décision était due aux erreurs matérielles. Le « vrai-faux » député national tient mordicus à créer autant des scénarios pour chercher à siéger par force. « S’il faut mourir, je vais mourir pour cette cause », a tonné Prince Mundenga à l’aéroport de Goma. Le député national, Patrick Munyomo de l’AFDC et alliés dont le siège est réclamé par Mundenga, dit avoir pitié de cet homme vivant avec handicap. « Nous sommes étonnés de voir ce qu’il fait tout ce temps-ci contre moi. Mais, je sais qu’il comprendra plus tard que je ne suis pas son obstacle. Son obstacle c’est toutes ces personnes qui le poussent à réagir ainsi. Il reviendra sûrement plus tard à la raison. Moi, je suis serein parce que je suis député national reconnu par la Cour constitutionnelle dans sa dernière décision. J’ai été parmi les 5 meilleurs élus de Goma. Mes électeurs peuvent en témoigner. C’est un chapitre déjà passé », a tranché Patrick Munyomo.

Il sied de souligner que le député national Patrick Munyomo figure parmi les 5 meilleurs élus de Goma. Et ses actions sociales d’envergure dans cette ville lui ont valu la confiance des Gomatraciens qui, à leur tour, lui ont donné leurs voix.

La Cour constitutionnelle indexée

Comme à l’accoutumée, le député national Henri Thomas Lokondo n’est pas allé par quatre chemins pour pointer du doigt la Cour constitutionnelle. Pour ce représentant du peuple, c’est la Haute cour qui s’est décrédibilisée, s’est fourvoyée. ‘’ Si j’étais à leur place, j’aurai déjà démissionné’’ a-t-il martelé.

Mea culpa de la Police

Le chef de la sécurité du palais du peuple a reconnu que ces députés invalidés ont assisté à la plénière non pas comme députés mais comme simple public.
” C’est pourquoi il ne les a pas empêché d’accéder dans la salle où se tenait la plénière,” a-t-il indiqué. Cette situation s’apparente à quelqu’un qui part à la gare, alors que le train est déjà parti. Pourquoi continue à s’accrocher au profil d’un député, oubliant qu’en dehors du Parlement, ils peuvent assumer d’autres tâches pour servir son pays.

Message interpellateur de Mabunda

En dépit de son ras-le-bol contre la Cour constitutionnelle, le bouillant Henri Thomas Lokondo a apprécié à sa juste valeur le message interpellateur de la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda. Selon cet élu, la présidente a fortifié les représentants du peuple à jouer leur rôle de contrôle surtout en ce qui concerne le problème d’Ebola,  de suivre de façon rigoureuse les solutions apportées à cette pandémie. Paul Muhindo, élu de Beni a quant à lui Paul Muhindo demandé à ce que la même riposte contre Ebola soit également appliquée contre les égorgeurs des populations de Beni et Lubero. ‘’ Un discours objectif, sans couleurs politiques’’ s’est-il réjoui. Et en tant que parlementaire, nous allons nous comporter ainsi tout en exigeant qu’on leur laisse les mains libres quant au contrôle parlementaire.

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