Innovations du Centre européen de Délivrance des visas

Plusieurs innovations ont été relevées de l’analyse minutieuse de l’accord signé entre l’État congolais et la Belgique sur la réouverture de la Maison Schengen.

Primo, la Maison Schengen change de dénomination. Il sera désormais appelé Centre européen de Délivrance des visas. Secundo, le mécanisme des rendez-vous est supprimé. Ce qui va éviter des frustrations de la part des requérants qui étaient contraints d’attendre pendant des longues heures engendrant ainsi une frustration. Tertio, une équipe technique s’attèle pour la réinstallation du service de l’informatique. Quarto, les deux parties ont convenu de normaliser la question de la nomination des ambassadeurs. La RDC va nommer un ambassadeur auprès de l’UE et l’UE fera de même. Enfin, la Belgique procédera à l’ouverture d’un guichet unique spécial de traitement des dossiers des officiels en possession des passeports diplomatiques.

Satisfecit de la Belgique

Le Premier ministre belge, Charles Michel, s’est réjoui vendredi de la double annonce d’un accord en vue de la réouverture prochaine de la Maison Schengen et du rétablissement des sept fréquences hebdomadaires de la compagnie aérienne Brussels Airlines entre les capitales des deux pays, selon l’agence  de presse belge qui cite son cabinet.’

C’est une victoire diplomatique pour notre pays’’, a-t-il affirmé, tout en saluant ce geste positif, que la Belgique « apprécie. C’est important afin de tourner la page dans les relations bilatérales » entre la Belgique et son ancienne colonie, plongées dans une crise profonde depuis plus d’un an, a-t-on ajouté dans l’entourage de M. Michel.

La Maison Schengen est une sorte de consulat de l’Union européenne géré par la Belgique pour traiter les demandes de visas des ressortissants congolais au nom de 18 pays européens. Cette maison qui délivrait des visas pour les Congolais désirant se rendre dans dix-sept pays de l’UE et la Norvège, avait suspendu toutes ses activités après la décision de sa fermeture par le gouvernement congolais, le 24 janvier 2018, dans le cadre d’une énième crise diplomatique avec la RDC.

Les relations entre Bruxelles et Kinshasa se sont dégradées en début d’année dernière, quand le gouvernement belge a décidé « une révision fondamentale » de la coopération avec les autorités congolaises jusqu’à « l’organisation d’élections crédibles » en RDC.

En représailles, le gouvernement congolais avait ordonné à la Belgique de fermer son consulat général à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga (sud-est de la RDC), de mettre fin aux activités de sa nouvelle agence de développement (Enabel) et de fermer la Maison Schengen à Kinshasa. Les fréquences aériennes de la compagnie Brussels Airlines avaient également été réduites de sept vols hebdomadaires à quatre. Kinshasa avait auparavant suspendu la coopération militaire belgo-congolaise.

Plus d’ambassadeur belge à Kinshasa

La Belgique n’a plus d’ambassadeur à Kinshasa depuis le rappel fin janvier 2018 de Bertrand de Crombrugghe, officiellement pour des « discussions » et des « réunions internes » en Belgique. C’est un chargé d’affaires ad intérim, Philippe Bronchain l’un des deux signataires de l’accord « en vue de la réouverture de la maison Schengen », qui représente la Belgique à Kinshasa. Par réciprocité, la RDC ne dispose également à Bruxelles que d’un chargé d’affaires, Paul Crispin Kakhozi Bin Bulongo.

Selon une source gouvernementale informée, le conseiller diplomatique du Premier ministre, Stéphane Mund, s’est rendu à plusieurs reprises à Kinshasa au cours des derniers mois en toute discrétion, « afin de créer les conditions de la désescalade ». La sortie de crise a connu « une accélération » ces dernières semaines, notamment depuis l’investiture le 24 janvier dernier d’un nouveau Président congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Les autorités de Kinshasa ont tout un temps conditionné la réouverture de la Maison Schengen à la levée des sanctions européennes renouvelées en décembre dernier qui visent 14 responsables de l’appareil sécuritaire congolais et gouvernementaux.

Elles ont été prises par l’UE pour « atteintes aux droits de l’homme » à l’époque où le régime de l’ancien Président Joseph Kabila réprimait des manifestations de l’opposition, dont est issu l’actuel Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

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