André Lufwa Mawidi, sculpteur du célèbre « Ekeko y’a FIKIN » s’est éteint à 95 ans, lundi 13 janvier 2020, dans l’après-midi à l’hôpital HJ Hospital à Kinshasa. L’information a été confirmée par ses proches.

Né à Yanda au Bas-Congo (actuel Kongo central) en 1925, outre sa célèbre œuvre « le batteur de Tam-tam de la Foire internationale de Kinshasa [FIKIN], vieux Lufwa est le réalisateur du buste du chef Lutunu à Gombe-Matadi, les Léopards de Similipierre à l’entrée principale de l’enceinte présidentielle de Mont Ngaliema, le voyageur et l’hospitalité congolaise dans le jardin de l’immeuble des Affaires étrangères… Même du haut de ses 95 ans d’âge, il a toujours réclamé le droit d’auteur de sa géante œuvre à la FIKIN, qui pour lui n’a jamais nourri son auteur. Au lendemain de l’entrée de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération (AFDL) en 1997, le défunt président Laurent-Désiré Kabila l’a reçu dans son cabinet de travail et l’a, à titre personnel, honoré, déclarait-il de son vivant, afin de justifier ses droits d’auteur non payés par l’Etat congolais d’une part et d’autre part par les gestionnaires de la FIKIN.

Le sculpteur Botembe dans l’au-delà

La mort du vieux Lufwa coïncide avec la disparition d’un auteur sculpteur Roger Botembe. La mort de ce géant relance cette épineuse question sur l’utilisation d’une société congolaise des droits d’auteurs en RDC. L’Artiste est mort, Que vive l’artiste. La dépouille mortelle de Roger Botembe est arrivée à Kinshasa le dimanche 12 janvier en provenance d’Afrique du Sud où l’artiste peintre et professeur à l’Académie des Beaux- Arts a rendu l’âme le 31 décembre 2019. Le corps est gardé à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire. Le programme des obsèques prévoit la levée du corps le mardi 21 janvier 2020 à midi. Juste après, l’illustre disparu aura droit à la séance d’hommages académiques des Beaux-arts avant l’exposition en la salle Miséricorde située sur l’avenue Shaumba. L’inhumation interviendra le mercredi 22 janvier au Cimetière familial à Kimpoko, dans la commune de la Nsele. C’est après près de deux ans de maladie que Roger Botembe a rendu l’âme. Son œuvre entière est habitée par le masque africain, malgré des nombreuses vagues et dynamiques qui ont surgi dans le milieu de l’art en RDC. Selon Botembe, le masque est source de Renaissance Africaine. Il a aussi utilisé des couleurs bien vives pour illustrer une Afrique encore vitale, malgré les vicissitudes qui la consument. Dans son actif, les amoureux de l’art notent également les cornes de taureaux qu’il utilisait pour symboliser le travail, l’effort qui doit caractériser la société africaine. Cet héritage artistique, il le lègue à des nombreux artistes qui ont fait partie des Ateliers Botembe, entre autres Frank Dikisongele Zatumwa, peintre et enseignant à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa.

Christine Moloto Tshiabu, l’épouse du célèbre chanteur et compositeur Alain Moloto (décédé aussi) a rendu l’âme. La presse sportive a aussi perdu depuis le week-end dernier, Jean-Claude Basunga Nzinga, journaliste et chef du personnel à CC TV et Ralik.

Retour sur les funérailles de Chico Pululu

Pour rappel, le très talentueux artiste comédien Jacques Lumbu mieux connu sous le nom de Chico Pululu a été inhumé dimanche 12 janvier dernier à la Nécropole entre Terre et Ciel. Son ancien leader Fiston Mafinga alias ‘’ Saï Saï’’  touché dans son for intérieur, a laissé entendre que l’illustre disparu restera dans le cœur de tous les artistes étant donné que l’on reconnaît l’arbre par ses fruits. Vixit! « Il a vécu » disaient les Romains pour annoncer le décès de quelqu’un. Chico Pululu appartient désormais au passé du moins sur le plan physique car suite à son immense talent, il restera gravé dans la mémoire collective. Ce, grâce à son style original et ses prestations de haute facture qui fascinaient bon nombre de ses fans disséminés à travers le Congo et le monde. Son ancien leader Saï Saï a indiqué sur ce natif de Kintambo ceci : « On reconnaît l’arbre par ses fruits, tu resteras gravé à jamais dans nos cœurs »  à l’image de la très remarquable banderole postée à l’entrée du stade de Vélodrome. C’est un monde fou qui a rempli le stade Vélodrome les samedi 11 et le dimanche 12 janvier. Une pléthore de comédiens a rehaussé de leur présence la manifestation pour faire égayer les gens venus pour rendre hommage à Pululu. « Du rire à gogo et gratuit » suite à la prestation magistrale des comédiens çà et là. Ce deuil n’a pas que réuni les professionnels du théâtre mais aussi des musiciens à l’instar du leader du groupe Wenge Musica Maison Mère Noël Ngiama Makanda Werrason qui est venu se recueillir le samedi 11 janvier dernier vers 22h. A son arrivée, c’est l’effervescence pour celui qui a fait voyager Pululu pour l’un des concerts de Zénith de Paris. C’est la panique pour Monsieur « Formidable » accompagné du musicien Paul dit » Ngando » en provenance de l’Europe. Le lendemain Bill Clinton a connu également un succès terrible auprès de la population. Parmi ceux qui ont fait le buzz, on peut citer: Pasteur Liteya Kanda, Kabundi Walesa, Esobe; Hans et La Duchesse respectivement venus de l’Europe, Paka Lowi, Saï Saï, Maman Micheline Shabani, Vue de Loin, Papa Koba, Batista, Mama Kalunga pour ne citer que ceux-ci. Pululu habitait sur Kwamouth numéro 48 et a succombé le lundi 23 décembre dernier de suite d’une crise cardiaque. Il sied de noter que l’ancienne première dame Olive Lembe Kabila très proche des comédiens a contribué financièrement de haute facture lors de ses obsèques.