L’ACAJ s’insurge contre l’idée d’un nouveau mandat de Joseph Kabila

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) est montée au créneau. Au cours d’un entretien avec votre rédaction, elle a par le biais de son président Georges Kapiamba, dénoncé le comportement de certains acteurs politiques, principalement de la Majorité présidentielle (MP), qui profitent de leurs missions officielles, pour tenir des discours et font des propagandes philosophiques de leurs partis politiques.

 

Sans remettre en cause la liberté d’expression et d’opinion qui sont des droits fondamentaux garantis dans la Constitution, que les uns et les autres avaient voté lors du référendum, Georges Kapiamba constate que ces droits sont détournés aujourd’hui. Selon lui, la personne attitrée pour tenir des discours, devait être au-dessus de la mêlée. Ce qui n’est pas le cas avec les leaders de la mouvance présidentielle. Le président de l’ACAJ a énergiquement condamne ce genre de pratique, surtout qu’il s’agit des membres qui sont au gouvernement, qui selon lui, font passer des messages qui cadrent avec la vision de leurs partis. Chose qui constitue la tricherie, la fraude et le détournement des services publics à des fins personnelles. Il qualifie ce comportement de vol systématique des biens publics. Dépasser les tendances politiques Georges Kapiamba a exhorté ces membres de la MP à se comporter comme des véritables républicains. Car, un ministre de la République doit être au-dessus des tendances politiques, tribales etc. Ils devaient plutôt tenir des discours qui rassemblent, construisent le pays et qui contribuent au bien-être communautaire. Le responsable de l’ACAJ a condamné les discours qui sont tenus principalement par les gens de la MP qui sont au pouvoir.

Transition sans Kabila

En ce qui concerne la position de Joseph Kabila aux élections prévues le 23 décembre, l’ACAJ a fait remarquer que toutes les organisations de la société civile réunies au mois de juillet 2017 à Chantilly en France, ont fait plusieurs débats autour de cette question. Elles avaient constaté dans le chef de Kabila, l’absence du respect de la parole donnée, et l’absence totale de respecter le serment qu’il a personnellement lu lors de la cérémonie de son investiture. Ces organisations de la société civile avaient décidé de travailler avec les dignes fils du pays, afin d’obtenir la transition sans Joseph Kabila. Georges Kapiamba a fait remarquer que l’allure avec laquelle les choses se déroulent, il est clair et net que Joseph Kabila n’organisera pas les élections à la date indiquée, selon l’accord de la Saint Sylvestre. La crainte du responsable de cette structure est que s’il arrivait que Joseph Kabila organise les élections, ce serait la farce électorale. Ainsi, il cherchera par tous les moyens possibles pour se présenter à nouveau en tant que candidat à sa propre succession. Chose qui risquerait de plonger le pays dans le chaos.

 

Soutenir les élections

 

Cependant, l’ACAJ soutient fermement le calendrier électoral publié par la CENI. Elle s’est rangée derrière la CENI pour soutenir les actions entamées par cette institution d’appui à la démocratie. Ce juriste de renom figure parmi les personnes qui font entièrement confiance à la CENI, pour l’organisation des élections démocratiques, libres et apaisées en RDC. ‘’ Les mouvements de la société civile et l’ensemble de la population, manifestent leur crainte dans la mesure où, à sept mois de l’organisation des élections, des prisonniers politiques et d’opinion, des prisonniers emblématiques continuent à être détenus ‘’, s’est plaint le président Kapiamba. Il en est de même pour certains medias de l’opposition de l’ex Katanga qui sont fermés. Les confrères des partis politiques, les militants des mouvements citoyens continuent à toujours être arrêtés. Ils sont torturés et passés à tabac etc. Rien ne se fait dans le sens de chercher la réconciliation nationale ‘’, s’est plaint le président de l’ACAJ. Et ce dernier d’enchainer, ‘’ Ils maintiennent leur logique de gérer le pays par défi, sans se préoccuper de la stabilité du pays.

 

Emboiter les pas de la Sierra Léone

 

Ce leader de la société civile a relevé que la radicalisation commence à se développer petit à petit dans le pays avec les discours des leaders politiques, des discours des acteurs de la société civile, des mouvements citoyens ainsi que ceux de la population. A ce sujet, l’ACAJ a invité tous les acteurs politiques congolais toutes tendances confondues, d’emboiter les pas des hommes politiques de la Sierra Léone, où la majorité a organisé les élections, mais c’est l’opposition qui les a remportées. Cet acteur de la société civile s’est insurgé contre le phénomène du dédoublement des partis politiques. Phénomène qui consiste à détruire le climat social dans le pays, de manière à faire couler le sang pendant les élections. Plus question des discours de radicalisation, a souligné Kapiamba, qui a appelé les compatriotes qui gèrent le Congo, que cette nation, ne compte qu’un seul pays, un seul patrimoine qui doit être sauvegardé, de telle sorte que celui qui va gagner, soit celui qui  puisse diriger le pays démocratiquement. Il a également exhorté toutes les tendances particulièrement ceux de la mouvance présidentielle, à travailler dans l’intérêt général, et que les élections soient inclusives, démocratiques et apaisées.

 

Nico Kassanda

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