Priorités de la session de septembre

Dans son allocution d’ouverture de la session de septembre lundi 16 septembre, la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda Lioko a fixé les priorités de ladite session. Hormis l’examen du budget, voici quelques un des grands axes.

 Prudence budgétaire

La présidente de l’Assemblée nationale a invité lundi le gouvernement de coalition en République démocratique du Congo à la prudence budgétaire, sur fond de baisse du cours des matières premières, à l’ouverture de la session parlementaire.

La présidente de l’Assemblée, Jeanine Mabunda, a mis en garde contre « des déficits susceptibles de perturber les équilibres macro-économique encore fragiles ». La session de septembre « sera consacrée à l’examen et au vote du projet de loi de finances de l’exercice 2020 », a-t-elle rappelé, invitant le gouvernement à déposer rapidement ce texte au bureau de l’Assemblée nationale.

Le budget doit entrer autres tenir compte de la grande promesse du président Félix Tshisekedi : la gratuité de l’enseignement primaire public. Le chef de l’État a promis la semaine dernière que la part de l’éducation passerait de 8 à 20% du budget en 2020.

La promesse de la gratuité est évaluée à 2,6 milliards de dollars. Le budget 2019 est de cinq milliards de dollars pour 80 millions d’habitants. Entre 2018 et 2019, la croissance du PIB devrait ralentir de 5,8 à 4,3%, « dans un contexte d’affaiblissement des prix du cobalt », avait indiqué début septembre le Fonds monétaire international (FMI). « À moyen terme, la croissance globale avoisinerait 4% », ajoute le FMI.

L’enjeu sécuritaire

Outre l’éducation, la présidente de l’Assemblée espère que le budget 2020 tiendra compte « des exigences liées à la relance de l’agriculture, à la lutte contre le chômage des jeunes et à la lutte contre les groupes armés dans l’est du pays ». La MONUSCO a par ailleurs annoncé lundi un renforcement de leur présence militaire dans le Sud-Kivu. Ouverte lundi dans les deux chambres, la session parlementaire sera clôturée le 15 décembre. L’Assemblée doit aussi examiner le rapport de la Commission électorale (CENI) sur le processus électoral de fin 2018.

Arriérés législatifs

Elle a mis un accent particulier les arriérés législatifs. Il s’agit des textes qui étaient encore en seconde lecture ou encore ceux dont l’examen se poursuivent encore au sein de certaines commissions permanentes : la proposition de loi relative à l’extradition, la proposition de loi relative à l’accès l’information, la proposition de loi modifiant et complétant la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture.

En outre dès leur adoption par le sénat en seconde lecture, plusieurs textes seront soumis à l’adoption de la commission paritaire. Jeanine Mabunda a précisé qu’il s’agit du projet de loi portant lutte contre le terrorisme, de la proposition de loi organique et complétant la loi organique n°13/011B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétence des juridictions de l’ordre judiciaire, du projet de loi sur les échanges et les commerces électroniques, de la proposition de loi modifiant et complétant le décret de 1940 portant le code pénal aux fins de déterminer les peines applicables aux infractions prévues par l’acte uniforme de l’OHADA, de la proposition de loi modifiant le code pénal en vue de la prise en charge des victimes des violences sexuelles.

Une attention particulière du Gouvernement aux préoccupations des députés

Dans son discours solennel d’ouverture de la session ordinaire de septembre 2019, la Présidente de l’Assemblée nationale estime qu’« il devient maintenant plus que temps, d’espérer l’amorce d’un décollage programmé, planifié et projeté vers un horizon accessible et repérable pour tous les citoyens ».

Avant de clore son propos, Mme Mabunda a évoqué les préoccupations exprimées par des  députés nationaux dans le cadre de leurs échanges réguliers avec le bureau de l’Assemblée nationale, des vacances parlementaires, soit sur terrain, soit avec les caucus provinciaux. « Je sollicite en leur nom, une attention particulière du Gouvernement. Ainsi, nous espérons que ce projet de budget tiendra compte entre autres, des exigences de ces derniers, et notamment de la lutte contre l’insécurité créée par les groupes armés et terroristes tel qu’ADF à l’Est du pays ; de la relance de l’agriculture ; de la lutte contre le chômage des jeunes ; de l’accès à l’éducation en général et notamment l’effectivité de la gratuité ; de la construction ou réhabilitation des infrastructures et notamment en matière énergétique », a-t-elle déclaré.

Exploitation du gaz méthane

Et d’ajouter : « On constate et on demande d’accélérer le projet de mise en œuvre de l’exploitation du gaz méthane dans le Lac Kivu, la réhabilitation des routes de desserte agricole ou le dragage des voies fluviales pour éviter les catastrophes. On signale aussi la lutte contre les érosions qui menacent dans les villes de Kinshasa, Kikwit, Kananga, Mbuji-Mayi, Lisala et bien d’autres de la République. On demande enfin des solutions urgentes attendues suite aux faits néfastes de certaines crises locales dont le phénomène Kamwina Nsapu dans le Kasaï. On répète aussi la nécessité d’accorder une attention particulière à des mesures concrètes en matière de lutte contre la corruption. Et enfin, pour paraphraser et compléter mon collègue, l’estimé Président du Sénat, l’accélération de la mise en œuvre de la Caisse nationale de péréquation pour une plus grande équité et une effectivité de la décentralisation ».

Et pour boucler la boucle, Mme Jeanine Mabunda pense que « Le moment est venu de tout faire pour arrêter de parler du Congo en termes de potentialités. Au lieu de lutter contre la pauvreté, allons vers une ambition, l’ambition de créer plus de richesses pour plus des Congolais. Tel est l’esprit et telles sont les prédispositions qui seront ceux des honorables députés nationaux au moment où le Gouvernement de la République nous fera l’honneur de venir déposer son projet de loi des finances de l’exercice 2020 ».

Plaidoyer pour la bonne gouvernance

Signalons qu’auparavant dans son discours, la speakerine de la Chambre basse du Parlement a sensibilisé ses collègues députés nationaux en ces termes : « En nous élisant, nos compatriotes nous ont confiés deux missions constitutionnelles, celle de légiférer, et celle de contrôler l‘action du Gouvernement, des entreprises publiques, des établissements et services publics. C’est là le rôle de l’Assemblée nationale. Au cours de chacune des sessions parlementaires, le Président de la République, Chef de l’Etat, son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et l’ensemble de notre peuple attendent de nous l’exercice de ces missions avec responsabilité et dévouement, afin de contribuer à l’amélioration de la gouvernance, de l’exercice de libertés publiques et de l’amélioration du quotidien du Congolais ».

 

 

Laisser un commentaire

Banner Meet DefMaks