Affaire parc agro-industriel Bukanga Lonzo : 300 millions de dollars volatilisés

A en croire, le président de la Ligue Congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO), 300 millions de dollars investis dans ce vaste projet ont été volatilisés. Et pourtant, le responsable de la LICOCO a tiré la sonnette d’alarme plusieurs fois sur la gestion des fonds destinés à ce parc. La LICOCO n’hésite pas à pointer du doigt Africom, partenaire sud-africain de ce projet.

 

Le contrat conclu le 20 février 2014 entre le gouvernement congolais et la société sud-africaine Africom Commodities ltd pour la gestion quotidienne du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, dans l’ancienne province du Bandundu, s’est avéré à la  fin une vaste arnaque. Actuellement, le projet est l’arrêt. Tout le bien ressassé autour de ce projet, notamment la résorption de l’insécurité alimentaire qui se posait avec acuité dans le pays, a été finalement de la poudre aux yeux. L’impact attendu sur la vie des Congolais est quasi nul. Au moment où tous les dépôts relais de ce parc agro-industriel ont mis la clé sous le paillasson, symbolisant ainsi l’arrêt de production, des langues commencent à se délier pour dénoncer la gestion opaque ayant sous-tendu ce projet censé capitaliser plus de soixante-dix mille hectares aux fins de la production agricole. Actuellement, entre le gouvernement et Africom Commodities Pty Ltd, ce n’est plus la lune de miel. Le partenaire sud-africain aurait, d’après des sources, traduit l’exécutif national devant la Cour internationale d’arbitrage à Paris (France) où une plainte a déjà été déposée depuis le 5 juillet. Et pour cause ? Le gouvernement congolais tarde à apurer les dettes contractées vis-à-vis du partenaire sud-africain qui lui réclame près de 19,79 millions de dollars américains.

 

Des dépenses rendant toute traçabilité difficile

 

Il s’avère que le montant global de cent cinquante millions de dollars affecté à l’exécution du contrat conclu de gré à gré, en violation de la loi sur la passation des marchés en RDC, n’a pas été utilisé à bon escient. Des auditeurs ont, en effet, relevé l’existence des paiements effectués directement à des tiers pour lesquels les évidences probantes et appropriées tardent à être produites par le ministère des Finances. Seulement quelques paiements effectués en faveur d’Africom Commodities Ltd ont été relevés dans les livres de cette société en tant qu’agent exécutant du projet, sans commune mesure avec ce qu’elle était en droit d’attendre.  Il appert que certaines dépenses engagées, soit disant pour le compte du projet, étaient simplement fantaisistes rendant ainsi difficile toute traçabilité.

 

Une affaire banale pour l’Etat

 

Le gouvernement congolais par l’entremise de son porte-parole et ministre de la Communication et Médias Lambert Mende Omalanga considère cette plainte comme une affaire banale. Pour Lambert Mende, l’Etat va présenter ses moyens de défense.

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