Exonérations : mise au point de l’IGF

Dans une longue lettre ouverte à l’intention du Président de République, Leny Ilondo, Chef d’entreprise dans la cimenterie et membre de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), dénonce les abus de pouvoir de l’Inspecteur général des finances (IGF) dans « les procédures des exonérations ».

Il se dit « surpris de constater l’Inspecteur général se permettant d’annuler, irrégulièrement et par simple lettre, le Décret signé par le Premier Ministre et contresigné par 5 autres ministres ». Le Chef d’entreprise rappelle, par ailleurs, qu’au plus fort de l’épidémie de Covid-19, le gouvernement, sous le leadership du Président de la République, avait pris quelques mesures telles que la suspension de la perception temporaire de la TVA sur certains produits de première nécessité, l’exonération des droits, taxes et redevances à l’importation et à la vente des produits pharmaceutiques et des factures de l’eau et de l’électricité, par « décret du Premier ministre sur décision du Conseil de Ministres ». Mais « voilà que l’Inspecteur Général se permet », écrit-il, « de déclarer illégal le Décret sur le partenariat stratégique qui avait suivi la même procédure. C’est à ne plus rien comprendre alors que le processus est strictement le même », s’insurge Leny Ilondo.

« Notre tissu industriel demeure extrêmement fragile. Sa résilience est tributaire du soutien des pouvoirs publics; soutien qui s’étiole jour après jour avec des telles décisions illégales ruinant les fondations de l’amélioration du climat des affaires », se plaint-il. Et de prévenir : « par sa volonté personnelle, l’Inspecteur Général, prend des actes nuisibles à la renaissance de notre industrie qui perturbent les activités économiques dont les conséquences se traduiront par une augmentation des coûts de production, une hausse de prix sur le marché et ultimement des destructions d’emplois. Les conséquences négatives sur la création des richesses réduiront la capacité de l’Etat à financer ses dépenses publiques ». Le 7 juillet 2020, lors de sa prise de fonction, Jules Alingete, le nouvel Inspecteur général des finances nommé par Félix Tshisekedi, a déclaré qu’environ 1.326 exonérations accordées dans des conditions non légales causent actuellement un manque à gagner au Trésor public estimé à près de 5 milliards USD. Communiqué – L’Inspecteur général, chef de service s’indigne de la publication, dans les réseaux sociaux, d’une certaine saisine du chef de l’État par Monsieur Leny Ilondo de la FEC au sujet de prétendues anomalies et contre-vérités. Il tient à informer l’opinion que les exonérations dont bénéficiaient certains opérateurs économiques dans le cadre du partenariat stratégique est une illégalité manifeste qui a occasionné un gâchis financier ayant privé l’État congolais des ressources importantes. Dans l’ensemble et sur base des chiffres déjà certifiés, l’État Congolais perd 5 700 000 USD étalés sur trois ans dû aux exonérations fantaisistes.

L’inspecteur général-chef de service comprend bien la douleur des bénéficiaires des avantages illégaux face à la décision du gouvernement de la République de les annuler. Mais il précise qu’il s’agit d’une décision légale et salvatrice prise au sein du Conseil des ministres sur proposition d’une commission tripartite IGF-Primature-Présidence. Dès lors, il est anormal de s’en prendre à la personne de l’inspecteur général-chef de Service Jules Alingete. De ce fait, l’Inspection générale des finances demande ainsi aux bénéficiaires des exonérations illégales de ne pas rester insensibles face à la misère du peuple congolais et de renoncer à ce cynisme.

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