Félix Tshisekedi en villégiature à Bruxelles

Le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est arrivé dimanche à Bruxelles où il effectue un « séjour privé » au moment où la coalition au pouvoir en République démocratique du Congo (RDC) connaît de fortes tensions, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

« Quoique privée, la visite du chef de l’Etat congolais en Belgique suscite plusieurs interrogations: Que vient-il faire? Fait de chair et de sang, +Fatshi+ (le surnom de M. Tshisekedi) est et reste un être humain. Il ne manquera pas de profiter de ce déplacement pour faire un +bilan de santé+. Et ce après dix-huit mois de +stress+ et de +tension+. Ne dit-on pas que le pouvoir use? Il ne manquera pas également de s’entretenir ‘en privé’ avec divers officiels tant belges qu’européens« , écrit le site d’information Congo indépendant, confirmant des rumeurs circulant à Kinshasa. Cette visite est-elle opportune en ce moment où les finances publiques sont en difficulté de liquidité ? Le Chef de l’Etat a lui-même bravé l’interdiction de voyager ? Sert-t-il d’exemple. Déjà, l’opinion s’interroge sur les retombées du périple entrepris par le président congolais au tout début de son mandat. Fatshi s’en va en laissant derrière lui une semaine chaude. Des manifestations sont prévues. Les unes pour soutenir Ronsard Malonda, désigné président de la CENI, les autres contre son choix.  La présence de M. Tshisekedi en Belgique a été confirmée à l’agence Belga par une très bonne source. Son séjour en Belgique, dont Congo indépendant estime la durée à une « dizaine de jours« , intervient alors que la coalition au pouvoir à Kinshasa traverse une zone de turbulences.

Tensions entre partenaires

Le chef de l’Etat – un ancien opposant proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 – dirige la RDC en coalition avec le Front commun pour le Congo (FCC), la plate-forme de l’ancien président Joseph Kabila Kabange, largement majoritaire au parlement et au sein du gouvernement. Plusieurs épisodes ont récemment exacerbé les tensions entre les deux partenaires. Le dernier en date est la désignation, en dépit de l’opposition des églises catholique et protestante, d’un responsable sortant de la très controversée Commission électorale nationale indépendante (CENI), Ronsard-Ernest Malonda Ngimbi, comme futur président de cette instance. La nouvelle CENI devra organiser les prochaines élections générales en RDC, en principe en 2023. Quelques plus tôt, la tension a tourné autour des propositions de loi Minaku et Sakata sur la réforme de la justice. Félix Tshisekedi a appelé la semaine dernière la Belgique et la RDC à réécrire l’histoire de la colonisation, comme en écho aux « plus profonds regrets pour les blessures » infligées lors de la période coloniale belge au Congo exprimés par le roi Philippe. Il n’hésite pas à qualifier la Belgique de son « autre Congo« , en référence aux années passées en exil et aux près de 35 ans durant lesquels il y a séjourné.

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