Le phénomène de l’insécurité refait surface dans la ville de Kinshasa. Plusieurs tueries occasionnées par les criminels qui utilisent de véhicules communément appelés ‘’ Ketch ‘’ pour leurs opérations de banditisme.
Le cas le plus récent est celui d’un cambiste qui a été abattu par les criminels jeudi 24 mai aux environs de 17 heures sur l’avenue Inga, quartier Lubudi, à proximité d’un sous commissariat de la police et du complexe scolaire ‘’ Univers Scolaire ‘’, dans la commune de Bandalungwa.
Ce cambiste faisait l’objet de filature par un groupe de criminels bien armés, alors qu’il venait de retirer les fonds au niveau de la banque. Servi de la plus belle de manière par le banquier, la victime visiblement âgée d’une cinquantaine d’années, se mettra à bord de sa Toyota IST (Ketch), accompagné de son fils et d’un agent de la police nationale (PNC) qui assurait sa garde. Ils étaient escortés par une autre voiture de la même marque. Ainsi, une opération criminelle a été déjà bien montée dans le but non seulement de causer la mort de ce cambiste, mais aussi et surtout d’extorquer les fonds dont il venait de retirer à la banque. Ainsi, le cambiste et sa suite faisaient l’objet de filature de la part de cette bande de malfaiteurs. Armés jusqu’aux dents, ces assaillants se sont mis derrière le cortège des victimes à partir de la banque. Ayant constaté à travers du rétroviseur, qu’ils faisaient l’objet de filature, le défunt demandera à son chauffeur d’accélérer la vitesse. Lorsqu’il ce dernier a doublé de vitesse, le véhicule (Ketch) de couleur grise à bord duquel se trouvaient les criminels, a aussi doublé de vitesse. Ainsi, le véhicule de ces bandits va prendre de l’allure pour atteindre le cortège des victimes, afin de réaliser leur opération criminelle. Ayant constaté qu’ils étaient en danger, le cortège des victimes prendra la direction de l’avenue Inga pour se réfugier dans un sous commissariat à proximité, dans le but de trouver du secours. Malheureusement à leur arrivée, tous les policiers commis à ce sous commissariat ainsi que la population environnante, ont pris la poudre d’escampette. Oubliant leur mission d’assurer la protection de la population et de leurs biens, ces hommes en uniforme ont vidé le lieu, abandonnant non seulement les victimes à leur triste sort, mais aussi leur poste de travail. S’étant retrouvés en face de leur cible (Cambiste), pendant que l’un de ces malfaiteurs tirait en l’air pour disperser les habitants de ce coin de Bandalungwa, un autre assaillant se pointe devant la voiture du cambiste malheureux, tire plusieurs balles à bout portant sur le cambiste, qui succombera sur le champ, avant d’emporter le butin. Pendant ce temps, l’agent de la police qui assurait la garde du cambiste, a réussi à s’échapper, laissant son patron à son péril. Selon les témoins de l’événement, les assaillants auraient emporté plus USD 10.000. Mission accomplie, les criminels sont partis calmement, sans être inquiétés. Ils ont pris la direction du terrain Saint Cassien, avant de disparaitre dans la nature. Les deux véhicules des victimes ont été acheminés dans la maison communale, en attendant que les enquêtes soient ouvertes. L’infortuné a été abattu en présence de son fils. Le défunt était domicilié sur l’avenue Pumbu dans la même commune. Il a été acheminé à la morgue de l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex Mama Yemo).
Les policiers aux arrêts
Ces agents de la police nationale ont été ipso facto mis aux arrêts. Interrogé par votre rédaction sur le comportement de ces agents de la police fugitifs, un avocat a indiqué que ces préposés de l’Etat congolais doivent répondre de deux infractions, notamment la non-assistance de la personne en danger, pour n’avoir pas apporté leur assistance ou secours aux personnes en détresse. Ensuite, pour avoir abandonné leur poste de travail. Plusieurs questions se posent quant à cette situation. Est-ce qu’il s’agissait des comptes à rendre, car ils pouvaient tout simplement ravir les fonds et partir tout en laissant le cambiste en vie. Selon certaines langues, actuellement les criminels agissent en connivence avec les agents de la banque. Et ce sont ces derniers qui fournissent les informations aux criminels en ce qui concerne les opérations de retrait des fonds, afin de partager les parts.
Nico Kassanda
