Le Chef de l’Etat interdit la vente des syllabus. Selon vous, quelle alternative ?

Le président Félix Tshisekedi a annoncé aux étudiants qu’après l’Université de Kinshasa (UNIKIN), il y aura Wifi gratuit à l’UPN. « Dès que le Wifi installé,  Fatshi ne veut plus entendre parler de la vente des syllabus aux étudiants. Pour le Chef de l’État, avec l’Internet gratuit, l’étudiant pourra faire des recherches et avoir des données contenues dans des syllabus vendus.

Naomie Muanda : moi, je pense que le moment est mal choisi, les enseignants sont-ils d’accord avec cette décision? Enseignant et étudiant ont encore le syllabus dans leurs têtes et un détachement brusque n’est pas le bienvenu.

Justin Mukaya, étudiant: je ne suis pas du tout d’accord avec cette décision car c’est un moyen de vie des professeurs mal payés au pays et voici, l’annonce ne fait que créer des problèmes entre étudiants et professeurs. Je trouve que le mieux devrait être se taire tout simplement sur le sujet.

Pierre Kabongu: une très mauvaise démarche. Tout travail intellectuel doit être payé. Les syllabus doivent être vendus mais à un prix réduit et non supprimé.

Alfred Kadima: selon moi, il a raison. Combien des fois nos amis ont échoué parce qu’ils n’ont pas acheté des supports. Soyons sincères ! Ce n’est pas un mauvais moment. C’est un flash d’information c’est-à-dire, ces vieux profs ou les CT doivent transmettre leurs connaissances au moyen du savoir mais pas en achetant les supports. C’est bien de l’acheter pour l’approfondissement de la matière. Mais ce n’est pas une obligation. Alors que constatez-vous dans la plupart de nos universités?

Broline Vanda: à ce que je sache, c’est parce qu’il a amélioré le salaire des professeurs. Tout peut changer un matin.

Henry Henock Laky: oui, il a raison de faire cela, les étudiants sont victimes par l’achat de syllabus et la corruption est derrière ça. Et aussi beaucoup d’enseignants se retrouvent dans la vente des syllabus. Une chose est certaine les enseignants chercheront par tous les moyens d’avoir une mainmise sur les étudiants à ce point-là.

Béni Mampuya: ce sera impossible dans notre pays. Il doit chercher à maintenir cette situation s’il tient à ça. Clarisse Pemba: personnellement, c’est une peine perdue vu les réalités du pays. Parler de la suppression des syllabus au sein des universités et institutions d’enseignement supérieur, c’est trop dur. Pourquoi ne pas dire que l’achat du syllabus ne sera pas obligatoire. C’est une décision non fondée qui ne fera que créer des désordres. D’une part, les étudiants ont besoin des syllabus pour l’approfondissement de la matière et d’autre part, les professeurs ont raison de vendre les syllabus car c’est une œuvre scientifique issue de leurs propres recherches et ils les polycopient avec leurs propres frais. Nous savons tous que l’œuvre scientifique a toujours été payable alors pourquoi mettre les bâtons dans les roues !

Daniel Pete: je fus estomaqué d’entendre le Président de la République parler de la suppression de la vente des syllabus ! Mais il n’est ni proche des étudiants ni non plus des professeurs. Que serait le rôle du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire? Les professeurs sont des grandes personnalités, pour moi il n’a fait que les humilier. Ceux qui n’ont pas fréquenté l’université pourront croire que les syllabus sont produits par l’État ! Cette décision n’a pas d’avenir et le président n’est pas mieux placé pour parler de cela.

Glory Bangadya: bon, je ne suis ni pour ni contre cette décision. Mais à ce que je sache, avant de prendre une décision, nous devons nous poser toutes les questions possibles ! A-t-il contacté les professeurs des universités, les experts en enseignement ? A-t-il analysé les conséquences qui en découlent ? Il existe des étudiants qui ne savent écrire et qui ont besoin des syllabus pour réviser la matière. Comme sa parole est déjà sortie, il doit prendre soin que ça ne puisse pas peser sur lui-même.

Dierci Panzu: le président de notre pays ! Bon sa décision n’est pas mauvaise. Je sais qu’il n’a pas fait ses études ici au Congo, et il ne sait pas ce que représente ce fameux syllabus, alors il devait plutôt dire que l’achat de syllabus n’est pas obligatoire que de le supprimer. L’université n’est pas l’humanité où on doit tout dire et écrire par le professeur, plutôt les étudiants doivent découvrir eux-mêmes d’autres choses importantes dans le syllabus ou dans leurs recherches.

Propos recueillis par Clarisse Mfuamba

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