Moult défections, quel avenir pour le FCC !

Réputée une plateforme disciplinée, structurée et hiérarchisée, le FCC est aujourd’hui plongé dans les tourments.

La santé de la plateforme chère à l’ancien président Joseph Kabila, fait l’objet de beaucoup de questionnements en ce qui concerne son avenir. Il ne faut pas avoir des lunettes pour constater que ce regroupement politique passe des moments de fortes turbulences. A sa création, le FCC était considéré comme une méga plateforme qui n’avait pas d’égal, elle inspirait la terreur à tous ses adversaires en imposant son idéologie dans l’arène politique congolaise. Actuellement, le FCC ressemble à un colosse au pied d’argile. Depuis l’annonce de la création de l’Union sacrée, des défections sont légions sans compter la destitution du Bureau Mabunda. À cela, il faut ajouter le silence de l’autorité morale. Des circonstances inquiétantes qui font penser à un éventuel effondrement. Certains observateurs n’hésitent pas à évoquer déjà le déluge comme disait le feu maréchal Mobutu. Au lendemain de la déchéance de la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi au perchoir de la chambre Basse du Parlement, les caciques de la famille politique du sénateur à vie se sont lancés dans des guerres, batailles et querelles intestines qui n’ont fait qu’empirer la situation du FCC, l’enfonçant ainsi dans un cycle infernal. Sans s’arrêter en si bon chemin, une bonne frange de sénateurs de cette famille politique qui ne veulent recevoir les directives, orientations et instructions émanant du coordonnateur Néhémie Mwilanya, ont vite confectionné un mémorandum adressé à leur autorité morale, demandant la destitution de Mwilanya et les membres de son bureau à la tête du FCC. Et pourtant, la famille politique de Kabila Kabange détient, jusque-là, la majorité au sein des deux chambres du Parlement. Pas plus tard que le week-end passé, Aggée Matembo un des responsables d’un parti politique, membre de ce regroupement politique est revenu à la charge à son tour. Devant la presse, il hausse le ton et annonce la suspension de certains caciques du FCC de la coordination dont Néhémie Mwilanya, Aubin Minaku, Ramazani Shadary et Adolphe Lumanu. Même si cette annonce avait été très vite rejetée par d’autres membres du FCC, qualifiant cette sortie médiatique de sans objet. Cependant, il y a lieu de constater clairement qu’un malaise se dessine et fragilise déjà la famille politique de Kabila. Les tenants de la restructuration du FCC pensent que la destitution du Bureau Mabunda à l’Assemblée nationale est perçue comme une deuxième grande défaite après celle d »Emmanuel Shadary à la présidentielle de 2018. Si pour 2018, les rangs semblaient se resserrer avec l’écrasante majorité acquise au niveau de deux chambres du Parlement et au niveau des assemblées provinciales, actuellement c’est plutôt la débandade. La dynamique actuelle avec à la clé la mise en place de l’Union sacrée pour la nation initiée par le président Félix Tshisekedi, bouleverse tout et change la donne. Pire encore, l’on se rend compte que le FCC se vide au jour le jour. Il est encore trop tôt de penser à m’impliquer totale du FCC. Attendons voir et surtout prudence oblige, la politique est un terrain plein de méandres. Il faut toujours avoir à l’esprit que la majorité n’est pas encore formellement acquise dans les deux chambres du Parlement.

Nico Kassanda

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