Quelles sont les stratégies pour éradiquer l’insécurité à l’est de la RDC ?

C’est depuis plus de deux décennies que l’est de la République démocratique du Congo est en proie à une insécurité grandissante. Les massacres, les viols, les mutineries, les déplacements de la population, bref les exactions sont devenues leur lot quotidien. Comment mettre fin à ce cycle de violence devenu interminable ? La population a délié sa langue à ce propos.

Henock Laky, entrepreneur : Pour moi, il faut qu’on renforce les frontières de la RDC. Puisque si le pays est sécurisé, il n’y aura pas des intrus.

Les bases d’une paix durable sont posées lorsque les acteurs d’un conflit s’accordent sur la manière de résoudre les problèmes qui les opposent et sur la façon dont ils vont vivre ensemble à l’avenir. Alors que le soutien constructif des acteurs externes peut jouer un rôle décisif dans cette démarche, dans de nombreux cas, la mise en œuvre des politiques allant dans des directions divergentes, voire contradictoires, vient compromettre la possibilité d’une résolution du conflit. Une stratégie de soutien doit rassembler la volonté politique existant au niveau multilatéral ainsi que les moyens susceptibles d’aider les parties à négocier un accord viable, à mettre celui-ci en œuvre et à mobiliser l’appui de la population. Cette stratégie doit être une composante centrale de la politique globale d’un gouvernement ou d’une organisation internationale en direction de la région de l’Est touchée par le conflit. Il est par conséquent nécessaire de : 1. Consacrer davantage d’efforts au soutien aux processus de paix, renforcer la détermination politique et accroître la cohésion des interventions, aussi bien au niveau gouvernemental que multilatéral. 2. Tout mettre en œuvre pour obtenir des résultats durables, grâce à l’élaboration d’accords associant toutes les parties et ouvrant la voie à une gouvernance plus ouverte et plus responsable. 3. Améliorer la qualité du soutien aux processus de paix : renforcement des capacités, appui à la médiation, mise à disposition de moyens techniques et financiers. Une stratégie de soutien souple et évolutive peut permettre d’harmoniser des orientations différentes pour en faire une approche cohérente. Une telle stratégie doit être de préférence élaborée et défendue sur le plan multilatéral à l’Est, bien que les États soient aussi contraints de l’intégrer dans le cadre de leurs propres processus de décision. Cela exige, le cas échéant, que les pays entretenant des liens étroits avec les diverses forces en présence agissent de manière synchronisée lorsqu’ils interviennent auprès de l’une ou l’autre partie, comme l’ont fait les alliés respectifs des principaux protagonistes du conflit au Rwanda en organisant tour à tour des pourparlers dans le cadre du processus de paix. Des mécanismes de type « groupe des amis », Une stratégie de soutien doit avoir pour objectif d’aider les acteurs du conflit à résoudre les problèmes inhérents à la plupart des processus de transition vers la paix. Elle doit être revue au fil de l’évolution de l’implication des différentes parties. Les acteurs externes peuvent aider à instaurer les conditions favorables pour que les protagonistes s’assoient à la table des négociations, y demeurent, parviennent à un accord et mettent celui-ci en œuvre. Ils peuvent les assister dans leurs efforts pour obtenir un plus large soutien au sein de la population et renforcer le sentiment que l’on peut s’attendre à une véritable prise en compte des problèmes non résolus, ainsi qu’à une amélioration de la vie de tous à l’Est.

Alpha Shako, commerçant : Personnellement, pour mettre fin au massacre de l’est, vraiment il faut désarmer tous les généraux qui contrôlent l’est alors on pourra avoir la paix.

Junior Crispin Nsenda, analyste politique : Mettre un terme à l’insécurité, c’est le défi du président Tshisekedi et le chantier est de grande envergure. Pour y arriver, il faut premièrement la restauration de l’autorité de l’État et ensuite une approche régionale. Il faudrait savoir à qui profite cette guerre interminable afin de commencer par couper la tête du serpent et la queue.

 Jean Marc Heros, étudiant : Implanter une base solide de l’armée, financer les hôpitaux et les entreprises. Poursuivre en justice les anciens de l’armée, s’il le faut. Car ils peuvent connaître la cause de cette guerre.

Propos recueillis par Clarisse Mfuamba

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