Suite à l’insécurité grandissante : Banro mining claque la porte

La société canadienne aurifère Banro a annoncé le 28 septembre suspendre ses activités dans le Maniema, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Dans une lettre à l’Inspection générale du travail, son directeur général évoque des raisons sécuritaires. Les autorités de la province, vraisemblablement opposées à cette décision, affirment avoir amorcé des négociations avec Banro. Banro Mining représente un millier d’emplois dans la province du Maniema, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le gouverneur Auguy Musafiri Nkola se dit très préoccupé par cette situation qui n’est pas nouvelle. Selon lui, les pourparlers avec les dirigeants de l’entreprise aurifère sont en cours.

D’ici mercredi 2 octobre, la solution sera trouvée, assure le gouverneur Musafiri joint au téléphone. Il révèle avoir aussi pris langue avec Sheik Asssani, le chef de la milice Malaïka, responsable de l’insécurité et des exactions dénoncées par le directeur général de Banro.

Pour Brett Richards, ces miliciens n’en sont pas à leur premier coup. Les harcèlements, les raids sur les lignes d’approvisionnements de la société Banro et même des attaques contre le site minier de Namoya lui-même sont très fréquents. Fin juillet, quatre employés, dont deux étrangers, avaient été enlevés par des miliciens et le directeur général avait été contraint de signer un protocole d’accord pour leur libération.

Selon ce protocole d’accord, Banro doit céder temporairement la colline Mwendamboko à la communauté locale pour que celle-ci procède à l’exploitation artisanale de l’or. Le chef rebelle, le leader des Malaïka, a été désigné président des creuseurs artisanaux.

Entrave à la paix

Le président de la société civile de la province du Maniema, maître Stéphane Kamundala, s’est dit très déçu par cette décision de Banro, qui aura des conséquences pour les populations employées sur ces sites et entrave également les discussions de paix avec les miliciens, selon lui. « Nous avons reçu cette information de manière inattendue, étant donné que nous étions déjà suffisamment avancés dans le processus de pacification du territoire de Kabambare, explique-t-il. Nous avons rencontré les responsables de la société Namoya et un procotole d’accord a été signé en bonne et due forme, chose qui a commencé à faciliter les échanges avec les Mai-Mai ».

C’était la chose qui était sur le point de convaincre les Maï-Maï à déposer les armes et à se rendre, avec beaucoup de conditions, poursuit Stéphane Kamundala. Et tout à coup, Banro pose encore un acte de nature à retarder ce processus en disant qu’ils ont signé ce protocole par contrainte, ce qui n’est pas le casNous ne sommes pas contents de la position de Banro parce qu’elle bloque totalement le mécanisme de pacification du territoire de Kabambare qui était déjà amorcé et qui avançait très bien ».

 

 

 

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