Conformément au calendrier électoral : Claudel Lubaya doute sur la tenue des élections en décembre

Le député national Claudel Lubaya exprime ses doutes sur la tenue des élections en décembre prochain tel que prévu par le calendrier électoral. Le président de l’UDAO, évoque certaines irrégularités qui d’après lui hypothèquent la tenue des scrutins à la fin de cette année.

Dans une tribune intitulée ‘’A Haute Voix’’ parvenue à votre rédaction ce mardi 08 mai 2018, Claudel Lubaya soupçonne la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de manœuvrer, en complicité avec le gouvernement, dans le but de reporter une nouvelle fois la tenue des élections.

Ci-dessous l’intégralité de cette tribune.

Il n’y aura pas élections
Comme en 2016 ou en 2017, le ciel congolais continue à s’assombrir. Les élections s’éloignent. Les obstacles se multiplient. L’alternance devient de plus en plus hypothétique. Le pays est pris est privatisé et son peuple pris en otage, son avenir compromis.

Ils s’y étaient engagés en 2016. Et à la veille, ils avaient trouvé le prétexte au report : saisine de la cour constitutionnelle en juillet puis dialogue sous l’égide de L’Union africaine et de la Cenco.
Ils avaient fermement promis pour 2017, sur base de l’accord dit de la Saint Sylvestre. A l’approche de l’échéance fatidique, ils avaient publié, sous la pression américaine, un calendrier renvoyant les élections à la date bien calculée du 23 décembre 2018 (il pleut abondamment à cette période et l’état des routes est calamiteux).
Assorti d’une série de contraintes et risques, le calendrier rendu public en novembre dernier prévoit plusieurs étapes pour que la date soit respectée et parmi ces étapes, certaines ne sont pas du tout respectées (à dessein) et d’autres ne le seront pas. C’est le cas de l’audit du fichier électoral et de l’enrôlement des Congolais de la diaspora. Outre les étapes clé, il y a également les contraintes notamment financières.

A ce jour, il a été démontré que le gouvernement de Kinshasa, qui refuse tout recours au financement étranger n’a décaissé qu’à peine 17% du montant global. Il sait pourquoi. Le moment venu, les difficultés de sa propre trésorerie serviront de prétexte au report!

Sur le plan de l’environnement électoral, rien n’est fait pour créer les conditions de préparation et de participation citoyenne aux élections. Même au-delà des dates arrêtées par le calendrier, les choses sont faites avec grande légèreté. J’en veux pour preuve la date du 26 mars 2018 prévue comme dernier délai pour le dépôt des listes des partis et regroupements politiques. Que voit-on? Jusqu’au week-end dernier, le pouvoir continue à enregistrer à dessein des regroupements et partis politiques dont il transmet la liste à la CENI. C’est dans quel objectif?
Plusieurs restrictions sont imposées aux partis et regroupements politiques, les mesures dites de decrispation tardent à se concrétiser, les médias publics sont toujours confisqués et plus grave, la justice et surtout la Cour constitutionnelle semblent de plus en plus aux ordres.

Des ballons d’essai appelant à la candidature du président sortant sont lancés par des individus commis à cette sale besogne et des rumeurs persistantes sur la saisine éventuelle de la Cour constitutionnelle en vue d’examiner la validité de ladite candidature circulent à notre grande distraction. Bref, le cocktail de report semble réuni, le décor planté tout comme le coup de force.

En suivant de près la situation, deux scénarios sont possibles d’ici au 31 juillet. Soit le report des élections (les alibis ne vont pas manquer), soit le respect de la date du 23 décembre mais avec l’actuel Président parmi les candidats sur la base d’un arrêt bidon de la Cour constitutionnelle. Ce deuxième scénario, le pire du reste, tient du fait que Joseph Kabila entretient le mystère (qui n’en est pas un) autour de son dauphin éventuel, qui serait lui-même.

Sans être prophète de malheurs, j’ai voulu, par cette analyse prospective et stratégique de la situation, tirer la sonnette d’alarme pour réveiller notre peuple et tous les acteurs tant sociaux que politiques sur le danger qui guette notre nation. Je l’avais fait en 2016 et plus tard, les faits m’avaient donné raison. Pour le 23 décembre 2018, je reste sceptique tant que les obstacles volontairement érigés pour entraver le processus électoral n’auront pas été levés.

 

 

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