L’Agrégation, un sésame pour enseigner

L’Agrégation est avant tout un diplôme des passionnés. Pour réussir la formation de l’agrégation, il faut être un fan de la discipline sur laquelle vous vous spécialisez.

L’apprenant dans cette formation va passer des heures à ne penser et ne respirer qu’une seule et même matière, sur laquelle il doit être absolument incollable. Rappelons aussi que c’est un diplôme nécessaire pour ceux qui veulent embrasser la profession enseignante. Avec cette formation, le diplômé peut participer à des colloques, des conférences, des réformes liées au secteur éducationnel, publier des articles et organiser des séminaires de la mise à niveau destinés aux professeurs sous-qualifiés en matière de pédagogie.

A Kinshasa, c’est le Département d’Agrégation, de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), qui l’organise, dans le but de former des professeurs qualifiés pour l’enseignement secondaire. A l’issue de cette formation de plus ou moins deux ans dans des branches spécifiques liées à la pédagogie, à la psychologie ainsi qu’à certaines branches connexes, l’agrégé reçoit un diplôme universitaire qui atteste sa qualification pédagogique. Comment devenir un professeur agrégé? Le candidat doit d’abord posséder un diplôme de gradué ou de licence dans n’importe quel domaine, entres autres le droit, la médecine, l’informatique, l’économie, les lettres, les sciences commerciales, l’ingénierie, etc…

L’agrég, comme on l’appelle, c’est le précieux sésame pour enseigner aussi bien au niveau secondaire, supérieur et universitaire. On dit souvent que ce sont eux qui constituent « l’élite des professeurs ». Il sied de signaler qu’un lauréat de l’agrégation porte le titre de professeur agrégé. Population cible Les catégories ci-après peuvent embrasser les études d’agrégation : – Etudiants de toutes les facultés et instituts supérieurs – Professeurs, sous-qualifiés pédagogiquement de l’enseignement secondaire et universitaire. – Les agents évoluant dans le domaine de l’éducation (inspecteurs, préfets des études, proviseurs, opérateurs scolaires, les pasteurs des églises, les éducateurs des jeunes, les éducateurs des enfants de la rue, etc…)

À titre d’illustration, il y a cinq ans, une église avait octroyé plus 50 bourses d’études à ses membres pour faire l’agrégation à la faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’UNIKIN. En France par exemple, il y a Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré ( CAPES) qui est vu comme la solution alternative à l’agrégation, a un traitement moins avantageux par rapport aux diplômés agrégés, car ces derniers (professeurs agrégés) ont un salaire supérieur de 25% à celui des détenteurs du CAPES, et trois heures d’enseignement en moins par semaine. En République Démocratique du Congo, où la gratuité de l’enseignement de base est un programme phare du quinquennat du président Felix Tshisekedi ,ainsi que le renouvellement de la classe professorale prônée par l’actuel ministre de l’EPST, Tony Mwaba ,qui devrait passer obligatoirement par la mise à niveau et la formation des enseignants, il est nécessaire que le ministère de tutelle octroie des bourses d’études nationales aux enseignants ayant l’éducation comme passion afin de parfaire leur formation en Agrégation. De même pour les ministères de la Jeunesse et de la Nouvelle citoyenneté, de la Cohésion nationale ainsi que celui de la Formation professionnelle et des Métiers.

Dans beaucoup de pays, voire même les pays limitrophes, ne peut toucher à la craie blanche qu’un professeur qui a fait les études pédagogiques ou un professeur agrégé, ne sachant pas où iront les réformes envisagées au niveau du secteur de l’éducation. Par conséquent, il est prudent de prendre des dispositions idoines pour ne pas être surpris d’autant plus que l’État peut sévir pour n’engager que les professeurs qualifiés. Il y va de la qualité de l’enseignement.

Jean-Paul Kamango

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